mardi 29 avril 2008

relais de communiqué

Mouvement des travailleurs immigrés sans-papiers

Communiqué CGT, CFDT, Ligue des droits de l’Homme, Cimade


Les secrétaires généraux de la CGT et de la CFDT et les présidents de la Ligue des Droits de l’Homme et de la Cimade ont adressé ce mardi 29 avril un courrier au Premier Ministre, François Fillon, pour lui demander « la tenue d’une réunion qui, sous son autorité, puisse rassembler les différents interlocuteurs – ministères concernés, organisations syndicales, organisations patronales, associations de défense des droits des étrangers et représentants des étrangers sans-papiers - , afin que soit dégagés les voies et moyens d’un règlement juste et adapté à la situation actuelle des travailleurs sans-papiers. »

vendredi 25 avril 2008

Apparté suite à la prestation télévisuelle de M. Sarkzoy du 25/04/08

Je n'étais pas devant ma télé, mais dans ma voiture, calé sur le 105.5 lorsque j'ai entendu notre Président de la République parler des sans-papiers actuellement en grève, mais cela ne m'a pas empêché de sursauter.

Comment confondre demande de régularisation et demande de nationalité ??


Ces gens ne demandent pas la nationalité Française, mais la régularisation de leur statut de travailleur étranger.

Est-ce un manque de compétence de la part de notre Président ? (j'ai du mal à y croire)
Une volonté de créer la confusion ?

Et question subsidiaire, pourquoi aucun des journalistes présents n'a relevé l'incohérence de sa réponse ?

Concernant l'idée d'une régularisation massive, je ne suis pas pour.
Ceci étant, la régularisation actuelle au cas pas cas NE FONCTIONNE PAS !

Nous l'avons amèrement constaté avec le cas de Va : entre une pression liée aux quotas d'expulsion et un dossier propre de bout en bout, un Préfet qui a de "mauvaises statistiques" préfère opter pour une solution qui apportera un point de plus à son quota.

Il aura fallu une décision de justice démontrant la faute de l'administration pour que la Préfecture fasse machine arrière et accepte enfin d'accorder à Va le droit de travailler sur le sol français, dans un secteur qui manque de main d'oeuvre, même s'il n'est pas indiqué dans les listes du Ministère de l'immigration...

Alors, oui, M. le Président, cessons l'hypocrisie, à commencer par celle de votre propre gouvernement qui demande aux Préfets de statuer sur des dossiers de régularisation alors que de l'autre côté il leur met une forte pression afin d'assurer les fameux quotas de reconduite à la frontière.

Oui, faisons du cas par cas, oui analysons honnêtement et objectivement chaque dossier, mais ne demandons pas aux Préfets d'être juges et parties.

jeudi 24 avril 2008

Dernière ligne droite...

Et voilà !
Va a en main depuis la fin de matinée l'ensemble des documents lui permettant de reprendre son travail.
Demain, il sera donc à nouveau en cuisine à Côté Port !!
Bravo Va !

En commençant ce blog le 16 janvier dernier, je ne pensais vraiment pas le tenir ainsi durant plus de 3 mois.

Ton aventure a ouvert les yeux à plus d'une personne.

Puisse ton expérience, celle que nous avons acquis à tes côté et ce blog aider d'autres personnes dans des cas similaires.

Avant de clore définitivement ce blog, nous ferons prochainement un billet résumant ces 3 mois afin de dresser un bilan aussi objectif que possible.

jeudi 17 avril 2008

Justice a été rendue...

Le 27 mars, il y a une vingtaine de jours, Va était au tribunal de Melun, face au tribunal administratif.

Depuis, nous attendions la notification du jugement...

Et voilà !!

La nouvelle est arrivée hier en début d'après midi :

Le Tribunal Administratif a prononcé l'annulation totale de la décision du Préfet de Police en date du 20 novembre : le refus du titre de séjour et l'obligation de quitter le territoire français.

Le Tribunal Administratif a motivé longuement son annulation de la décision préfectorale et a estimé que "le préfet a entaché d'erreur de droit son arrêté du 20 novembre 2007".
Par ailleurs, le Tribunal a estimé qu' "il y a lieu dans les circonstances de l'espèce de prescrire à l'administration de délivrer à M. Man un titre de séjour mention salarié" et condamné l'Etat à verser à M. Man "la somme de 1500 euros au titre des frais exposés et non compris dans les dépens".

Une copie du jugement a été faxé dans la foulée à la Préfecture de Vendée, et Va, en se présentant à la préfecture de la Roche sur Yon avec le jugement peut obtenir pour le moins un récépissé qui lui donnera le droit de travailler en attendant le titre de séjour qui doit lui être délivré dans les 75 jours de la notifcation de la décision....

Va se rendra à la Préfecture dans les tous prochains jours...

Nous savions depuis le départ que Va "était dans son bon droit", nous avons maintenant la confirmation qu'il "a le droit pour lui".

Merci à tous et chacun pour le soutien que vous avez manifesté à Va.



mardi 15 avril 2008

Plus de 200 travailleurs sans papier en grêve... et Va qui attend toujours une réponse...

Nous avions parlé en février du cas de ces cuisiniers sans-papiers régularisés suite à la médiatisation de leur grève au restaurant de la Grande Armée à Paris.

Aujourd'hui, 15 avril, ce sont plus de 200 personnes en région parisienne qui se mettent en grève à leur tour en demandant leur régularisation.

Le cas de Va est quelque peu différent sur la forme car jusqu'à sa garde à vue il ignorait être en situation irrégulière, et son employeur n'a jamais profité de sa situation pour le sous-payer.

Si Va s'est retrouvé en situation irrégulière, c'est uniquement suite à un dysfonctionnement administratif.

Mais sur le fond, la demande est proche : pourquoi laisser sans-papiers des personnes qui ne demandent qu'à s'intégrer, qui ont un savoir faire recherché, qui ont un travail pour lequel ils sont appréciés, qui cotisent et paient des impôts ?

Va ne fait pas grève mais il est privé de travail tant que la préfecture de Vendée ne lui donne pas le papier lui donnant le droit de reprendre son activité professionnelle.

En attendant, pas de salaire depuis trois mois.

Comme indiqué sur ce blog il y a déjà plusieurs semaines, sans ses amis Va serait à la rue....

Est-ce normal ?

vendredi 11 avril 2008

Article Ouest-France

Article OF du 9/04/08


lundi 7 avril 2008

Article dans "Le Monde"

Un article paru dans l'édition de ce lundi 7 avril où l'histoire de Va y figure avec 2 autres cas tout aussi révoltants.

samedi 5 avril 2008

Témoignage d'un policier chargé des reconduites à la frontière

Hier soir, vendredi, l'émission "Nous autres" de Zoé Varier, sur France Inter, faisait le portrait de Guillaume, un policier chargé des reconduites à la frontière.

On y apprend notamment que selon un rapport du budget le coût, du point de vue d'un contribuable, d'une reconduite à la frontière est de 1800 euros et celui d'une rétention de 1000 euros.

On arrive donc à environ 45 millions d'euros pour 2007.

Les questions que nous pouvons nous poser lorsque l'on regarde le cas de Va est :
- Est-ce que les coûts juridiques sont inclus ?
- Quid des coûts supportés par les personnes privées qui viennent en soutien aux personnes injustement frappées de reconduite à la frontière ?

Entendre ce policier dire que lorsqu'ils sont dans l'avion "la décision est irrévocable, ils ont épuisé tous les recours" me révolte.

Non, pour certains, ils n'ont pas épuisé TOUS les recours.

Combien d'expulsés ne connaissent pas l'ensemble de leurs droits ?

Combien d'expulsés n'ont pas la chance d'être encadrés comme nous avons pu encadrer Va ?

Que ce policier se documente sur les cas qu'il traite, est tout à son honneur.
Mais pour un policier comme cela, combien de cas inverses ?
Combien de temps encore ce policier tiendra-t-il face à ses "petits arrangements avec sa conscience" ?

L'émission est disponible en écoute à la carte pour encore quelques semaines.

Un grand bravo et merci à Zoé Varier pour ces interviews qui illustrent la variété humaine et nous amène chaque semaine à croiser le point de vue de l'Autre.

 

mercredi 2 avril 2008

Une lettre de Va

Depuis jeudi dernier Va attend.
De cette attente est née une lettre.
Si vous souhaitez envoyer un mot de soutien directement à Va, n'hésitez pas, son adresse email est à la fin de ce billet.

"Quand j’étais petit, ma grand-mère m’a raconté l’histoire de la France et les droits de l’homme, donc j’ai envie de venir en France depuis que j’étais petit.

Je garde toujours ma confiance de venir en France

En janvier 2001, j’ai rencontré des français, Monsieur Bertrand et Madame Draillard. Monsieur Bertrand s’installait au Cambodge et je lui ai demandé de travailler pour lui dans la maison comme homme fait –tout.

J’ai pensé que c’était la lumière dans ma vie, comme des étoiles

Après il m’a proposé d’apprendre le français et j’étais très content d’apprendre

Après, Madame Draillard m’a appris à faire la cuisine et Monsieur a ouvert un restaurant et je travaillais au restaurant « Le Bistrot » en plus de mon travail de homme fait-tout.

Ensuite, un chef français a donné des cours à tous ceux qui travaillaient au Bistrot dans la cuisine ; j’ai appris plein de choses et j’aimais de plus en plus le métier de cuisinier. Madame Sambath qui a toujours travaillé dans le Palais Royal est venue pour aider au restaurant en 2003 et j’ai appris encore d’autres recettes françaises.

En 2004, je suis venu en touriste pour voir le climat de la France et comment est la vie ; je voulais aussi revoir la famille de Pétigny et les amis que je connaissais depuis 2001, parce qu’ils étaient venus plusieurs fois au Cambodge pour voir Monsieur Bertrand, par exemple Madame Hélène qui m’hébergeait en France, Christian, Madame Frédérique, Philippe et Valérie, Guillaume et Nathalie, Aline et Jean-Pierre, tante Xavière, Marie-Jo, Albert et ma maman du cœur Madame Draillard.

Je suis resté pendant quatre semaines en France et j’ai décidé de revenir pour faire ma vie en France, vivre et travailler.

J’ai reparti au Cambodge pour faire tous les papiers régulièrement.

Enfin, en mars 2007, je suis entré en France encore une fois, avec un visa long séjour et un contrat de travail. Je suis très content parce que je pense que mon rêve est arrivé.

Quand je suis arrivè, j’ai fait toutes les visites à faire : l’Anaem, le médecin et j’ai fait tout ce que m’a demandé la préfecture de Police pour avoir le titre de séjour. Mais j’ai pas arrivé à avoir le titre de séjour.

Et maintenant j’ai un CDI et mon patron il m’attend pour travailler et la saison va commencer bientôt. Il est très content que je travaille pour lui parce que je peux faire plein de choses, le froid, le chaud, les desserts et très rapide.

Maintenant j’ai beaucoup d’amis très très proches , il y en a qui pensent que moi c’est comme sa famille. Moi aussi. J’ai envie de travailler en France pour voir mes amis et ma famille d’adoption. J’ai pas compté tout, mais c’est une cinquantaine

Je continue à apprendre le français à l’association des Sables d’Olonnes, l’ARS, et j’aime beaucoup mon professeur Marie-Thérèse qui me donne des cours deux ou trois fois par semaine pendant mes pauses au restaurant.

Voilà mon histoire, s’il vous plaît m’aider pour avoir mon titre de séjour.. Merci."
Phearun Man, dit Va, chouphearun@yahoo.fr

 

mardi 1 avril 2008

Gestion sérieuse...

Lu dans "Le Monde" du 30 mars 2008 :
le gouvernement tiendra le cap des réformes sans plan de rigueur en 2008 mais avec "une gestion sérieuse" des dépenses, a réaffirmé François Fillon
Que notre Premier Ministre s'assure d'une gestion rigoureuse en ce qui concerne les dépenses publiques, est à priori une bonne chose.

Sans doute serait-il intéressant d'analyser les coûts engendrés par l'actuelle politique de "lutte contre l'immigration"....