La raison est simple : nous attendions de jour en jour un heureux dénouement et voulions vous donner la bonne nouvelle.
Mais nous devons reconnaître que le temps ne passe pas à la même vitesse pour tout le monde, et s'il a suffi de moins de 36h pour que Va passe du restaurant aux Sables d'Olonne à la salle d'embarquement de Roissy, il faut maintenant plusieurs semaines pour que son dossier soit revu.
Fin janvier, un lueur d'espoir
En effet, nous apprenons alors qu'une circulaire du 7 janvier 2008, la circulaire Hortefeux, du nom du Ministre en charge de l’immigration, prévoit un nouveau titre de séjour, un titre de séjour portant la mention « salarié » lorsque le bénéficiaire a la possibilité de travailler dans un des métiers listés comme prioritaires ou bien dans un bassin d’emploi spécifique souffrant de carence d’emploi.
Or le métier de cuisinier est justement reconnu dans le Bassin d’emploi de Vendée comme faisant partie des carences constatées. Une étude de l’ASSEDIC arrive à cette conclusion, l’ANPE regorge de demandes d’emploi dans ce secteur (90 offres non remplies pour le département de Vendée dont 10 dans le secteur des Sables d’Olonnes). Et le restaurateur qui a conclu un CDI avec Va ne trouve personne de motivé et compétent.
Ce restaurateur qui apprécie vraiment son salarié et ses qualités tant humaines que professionnelles a donc fait une demande en bonne et due forme, et comme la circulaire précise que les cas signalés par les employeurs doivent bénéficier d’une particulière bienveillance, nous étions persuadés que cela aller se résoudre très vite pour le plus grand bien de tous.
A l’heure actuelle, la situation que nous avions qualifiée d’ubuesque à plusieurs reprises lors du début de notre histoire, l’est vraiment de plus en plus.
D’une part, Va n’a plus le droit de travailler et passe ses jours à attendre et se morfondre.
D’autre part, l’employeur qui doit assumer non seulement son propre travail de responsable d’un hôtel et d’un restaurant mais aussi faire le travail de l’un de ses employés, est à bout de forces. Sera-t’il contraint de fermer son restaurant plusieurs jours par semaine… pour récupérer ?
Un cas parmi d'autres, mais chaque cas est différent...
Au fil des jours, la radio, les journaux, la télé nous apprennent que d’autres personnes éminemment utiles pour notre économie, qui travaillent dans le cadre de contrats en bonne et due forme, dont les employeurs paient les charges sociales prévues par les textes, se retrouvent dans des situations similaires.
Bien évidemment, chaque cas est différent, et il parait difficile de comparer la situation de Va, arrivé en mars dernier avec un visa long séjour les papiers nécessaires pour travailler en France avec celle de personnes travaillant en France depuis 3, 5 ou 9 ans et souhaitant une régularisation.
Cependant, cela illustre combien il est important traiter les situations au cas par cas, de tenir compte des différences et des particularités, et que reconduire à la frontière toute personne en situation irrégulière mène à de nombreuses impasses.
Car une personne peut se retrouver un situation irrégulière pour des motifs autres qu'une faute - intentionnelle ou non - de sa part.
Se retrouver en situation irrégulière peut provenir de multiples causes.
Cela peut être une notification par une lettre recommandée envoyée par le préfet de police, à la bonne adresse, mais qui n'est jamais arrivée à son destinataire par négligence du facteur.
Cela peut venir d'autre carences, provenant d'autres personnes qui celui ou celle qui se retrouve devoir en payer le prix.
Et si ne nous savons pas mettre une dose d'humanité dans l'application des règles, les problèmes ne feront qu'empirer.
Pour quelles motivations ? Pour quelles bonnes raisons ?
Pouvons-nous penser que reconduire à la frontière toute personne qui n'a pas eu les papier en temps utile, pour des retards divers pas forcément imputables au "reconduit" va faire baisser le taux de chômage en France, alors que, de toute évidence, il n’y a pas assez de français motivés pour prendre la relève ?
Pouvons-nous penser que ces exclusions seront bénéfiques à notre économie ? Nous comptons sur le tourisme pour apporter des devises au pays ; si les restaurants ne peuvent plus servir les clients, la baisse du tourisme nous apportera des déboires supplémentaires.
Pouvons-nous penser que la pression des quotas nuit à l’exercice de la bienveillance prônée par la circulaire Hortefeux ?
Si vous comprenez, dites-le nous.
Si vous ne comprenez pas, nous vous proposons d’écrire aux journaux ou magazines connus pour leurs capacités à « investiguer », à chercher, à analyser, pour leur demander de travailler pour comprendre quels sont les côtés positifs de ce genre de situation.