Depuis le 19 janvier, Va est donc assigné à résidence avec comme seule contrainte celle d'aller pointer une fois par semaine au commissariat du 10e arrondissement de Paris.
En début de semaine nous avons eu un peu peur car la préfecture de Vendée a fait appel de la décision du juge des libertés, mais cet appel a été rejeté et nous pouvons donc nous consacrer sereinement à aider Va pour régulariser une situation qui n'aurait jamais du être irrégulière.
Nous sommes le 26 janvier, et tout cela a commencé le 16, lorsque Va s'est retrouvé en garde à vue.
10 jours...
Durant cette dizaine de jours les proches de Va ont pleinement pris conscience qu'il y avait quelque chose de pourri en République de France.
Nous étions conscients que Va n'était qu'un cas parmi d'autres, mais au fur et à mesure des courriels reçus, des appels de soutien, nous nous rendons compte que la mobilisation face à ce type d'injustice est de plus en plus forte.
A ce sujet, dans un article du Monde du 25 janvier, Isabelle Mandraud rapporte les propos de Yannick Blanc qui était jusqu'à ces jours-ci directeur de la police générale de la préfecture de police de Paris et donc chargé, avec 450 fonctionnaires, de la délivrance des titres de séjour aux étrangers résidant à Paris et des reconduites à la frontière.
Selon lui l'intensification des procédures "a eu des effets pervers, parfaitement connus de tout le monde. L'importance politique donnée aux objectifs a suscité des crispations et des résistances, et pas seulement de la part des associations de défense des sans-papiers qui se sont mobilisées"
Pour lui, "les deux facteurs majeurs d'échec de reconduites à la frontière sont l'annulation des procédures par le tribunal de grande instance et la cour d'appel de Paris, le refus de délivrance par les autorités consulaires de laissez-passer et, dans une moindre mesure, l'augmentation du nombre d'annulations par le tribunal administratif". Des situations provoquées par la visibilité politique donnée à l'enjeu. "Plus l'activité de reconduites à la frontière augmente, plus l'institution judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, peut s'estimer contestée sur son propre terrain."
M. Blanc a-t'il été débarqué pour des raisons d'inamités politiques ou pour ne pas avoir rempli son quota de reconduite à la frontière ?
Quoiqu'il en soit, les propos de M. Blanc démontrent qu'il est important que les citoyens sensibles à la liberté individuelle restent mobilisés et que l'institution judiciaire continue d'assurer pleinement son rôle en toute indépendance.